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Tensions

Turquie : l’avocat du maire d’Istanbul à son tour arrêté

Le maire emprisonné d’Istanbul Ekrem Imamoglu a annoncé ce vendredi 28 mars l’arrestation de son avocat Mehmet Pehlivan. Il demande sa libération immédiate.
Des manifestants scandent des slogans en tenant des affiches de soutien au maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, arrêté le 23 mars 2025. (Burak Kara/Getty Images. AFP)
publié le 28 mars 2025 à 14h24
(mis à jour le 28 mars 2025 à 15h40)

La répression continue dans la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. Ekrem Imamoglu, le maire emprisonné d’Istanbul, a fait savoir ce vendredi 28 mars que son avocat Mehmet Pehlivan avait été arrêté par les autorités de son pays.

«Cette fois, c’est mon avocat Mehmet Pehlivan qui a été arrêté pour des motifs inventés de toutes pièces», a annoncé ce vendredi sur X le maire de centre-gauche de la capitale économique turque, démis de ses fonctions et incarcéré depuis dimanche. «Comme si la tentative de coup d’Etat contre la démocratie ne suffisait pas, ils ne peuvent tolérer que les victimes de ce coup d’Etat se défendent», a-t-il ajouté, exigeant que son défenseur soit «libéré immédiatement».

Outre le maire d’Istanbul, près de cinquante co-accusés d’Ekrem Imamoglu ont également été placées en détention dimanche pour «corruption» et «terrorisme», selon la presse turque.

Malgré son incarcération, Ekrem Imamoglu a été désigné lundi 24 mars candidat de son parti du Parti républicain du peuple (CHP) à la présidentielle de 2028 selon un porte-parole du parti, à la suite de primaires organisées la veille. Seul candidat et plébiscité par plus de quinze millions d’électeurs turcs, dont treize millions non-membres du parti, le maire d’Istanbul a donc été investi sans surprise par son camp.

Au moins 1 879 personnes arrêtées depuis le début de la contestation

L’arrestation du maire d’Istanbul a déclenché une vague de protestation inédite en Turquie depuis le grand mouvement de contestation de Gezi, parti de la place Taksim en 2013. Si la mobilisation est fortement réprimée, elle ne faiblit pas.

En parallèle de l’arrestation de l’avocat Mehmet Pehlivan, deux nouveaux journalistes, des femmes, couvrant les manifestations qui agitent le pays ont été arrêtées à l’aube ce vendredi, selon le syndicat des journalistes turcs (TGS). Dix journalistes arrêtés et incarcérés en début de semaine ont été relâchés jeudi, dont un photographe de l’Agence France Presse, finalement libéré.

Les autorités ont annoncé jeudi avoir arrêté 1 879 personnes depuis le 19 mars. Parmi elles, 260 ont été incarcérées ou étaient en cours d’incarcération, tandis que plus de 950 avaient été remises en liberté, dont près de la moitié sous contrôle judiciaire, a indiqué le ministre turc de l’Intérieur, Ali Yerlikaya.