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Enquête

Ukraine, Israël-Gaza, Libye : la diplomatie parallèle de BHL, l’éminence grise de Macron

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Il a conquis le chef d’Etat, comme ses prédécesseurs, à force d’entregent et d’audaces diplomatiques, au grand dam du Quai d’Orsay. Depuis le fiasco libyen, Bernard-Henri Lévy continue d’œuvrer en coulisses, avec une influence très sensible sur les dossiers géopolitiques.
Bernard-Henri Lévy, 76 ans, en mars 2024 à Paris. (Albert Facelly/Libération)
publié le 14 février 2025 à 14h57

C’est le cauchemar des diplomates. Un nom que le Quai d’Orsay espérait perdu dans l’ancien monde, avant de le voir ressurgir en macronie, de plus en plus près du Président. A l’Elysée, on préfère ne pas en parler, seulement en off, sourire résigné ou affligé : «Et oui, encore lui…» Bernard-Henri Lévy, BHL, cette mythologie française que Roland Barthes, qui l’a vu éclore, n’aurait sans doute pas imaginé si durable. Le philosophe, révélé en 1977 par la Barbarie à visage humain, a prospéré, malgré le rejet du monde intellectuel, les polémiques, paroxystiques, après son rôle dans la guerre en Libye de 2011, la haine, souvent bouillante d’antisémitisme, qui l’ensevelit sur Twitter, les accusations de népotisme. Son règne de trente-et-un ans à la présidence du Conseil de surveillance d’Arte, septième mandat renouvelé en octobre sur ordre de Macron – contre l’avis de son conseiller culture, contre les règles statutaires de la chaîne sur la limite d’âge – intéresse aujourd’hui la justice. Comme l’a révélé Mediapart, le parquet de Paris vient d’ouvrir une enquête préliminaire contre BHL, pour prise illégale d’intérêts, à la suite d’un signalement d’Aymeric Caron, député apparenté à LFI, rapporteur sur le budget de l’audiovisuel public. En cause : les 750 000 euros accordés par Arte, ent