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Interview

Ukraine : pour la présidente d’Unicef France, «l’enfance n’est pas compatible avec la guerre»

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La destruction des écoles et le manque d’abri dans celles qui pourraient encore fonctionner obligent les trois quarts des enfants ukrainiens à suivre une scolarité en ligne. Souffrant d’isolement, ils développent des troubles anxieux et dépressifs, alerte la dirigeante de l’organisation Adeline Hazan, alors que lundi 18 novembre marquera les 1000 jours de guerre en Ukraine.
A Voznessensk, dans le sud-ouest de l'Ukraine, le 15 mars 2022. (William Keo/Magnum Photos pour Libération)
publié le 17 novembre 2024 à 9h00

Il y a évidemment les enfants tués ou blessés par les bombardements russes, comme ces trois, tués mardi avec leur mère, lorsqu’un missile s’est abattu sur leur immeuble de Kryvyï Rig, dans le sud de l’Ukraine. Selon les derniers chiffres de l’ONU, publiés en mai, plus de 600 enfants sont morts et plus de 1 400 ont été blessés depuis le début de l’invasion russe, le 24 février 2022, soit deux par jour. Mais il y a aussi les enfants qui continuent à vivre, souvent sans leur père, mobilisé ou mort, et le plus souvent sans pouvoir aller à l’école. La présidente d’Unicef France, Adeline Hazan, revient, avec l’ancien secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet, d’un voyage à Mykolaïv (sud) et Dnipro (est).

Comment qualifieriez-vous la situation des enfants en Ukraine ?

Elle est absolument dramatique. Beaucoup d’écoles ont soit été détruites, soit ne bénéficient pas d’un abri contre les bombardements et doivent donc rester fermées. Nous estimons qu’aujourd’hui trois enfants ukrainiens sur quatre ne peuvent pas aller à l’école, et donc rencontrer leurs professeurs, leurs amis, se sociabiliser. Ils doivent suivre leurs cours en ligne. Cela est d’autant plus dur po