Un périple brusquement interrompu. Un ressortissant français a été arrêté en Russie, a-t-on appris lundi 8 septembre de sources diplomatiques françaises. L’homme a été placé en «en détention provisoire» dans la région de «l’Extrême-Orient russe», ont indiqué ces sources, ne souhaitant ni préciser la date ni les circonstances de son arrestation. «Notre consulat général à Moscou a pris attache avec les autorités russes et sollicité l’exercice de la protection consulaire», ont simplement précisé les sources diplomatiques.
Ces dernières n’ont pas non plus précisé l’identité du ressortissant. Selon le Monde, il s’agit d’un cycliste d’endurance français de 44 ans. «Sofiane Sehili […] a été arrêté à Vladivostok, au terme de son projet de battre le record du monde de la traversée eurasienne à vélo, un parcours reliant Lisbonne à Vladivostok», écrit le journal, précisant qu’il serait «accusé de franchissement illégal de la frontière». Sur son compte Instagram, le sportif partageait à ses presque 50 000 abonnés sa tentative de rallier Lisbonne à Vladivostok à vélo. Sa dernière publication remonte à une semaine.
Arrêté à la frontière
Le Français, parti de la capitale portugaise le 1er juillet, avait, selon le quotidien sportif l’Equipe, affirmé le 2 septembre sur ses réseaux sociaux qu’il était bloqué à la frontière sino-russe après avoir tenté d’entrer en Russie à deux reprises. Ancien documentaliste au magazine Télérama, Sofiane Sehili s’est spécialisé dans l’ultracyclisme, fait d’épreuves longues de plusieurs centaines ou milliers de kilomètres. Sur son site internet, il dit avoir remporté 11 des plus de 25 courses auxquelles il a participé depuis 2016. En 2017, il a notamment relié Paris à Taiwan (16 000 km) en trois mois.
Prison
Tout en poursuivant la guerre en Ukraine, la Russie multiplie les arrestations arbitraires. Les journalistes sont régulièrement sommés de cesser leurs activités ou emprisonnés, tandis que les opposants politiques et critiques des actions de Vladimir Poutine sont accusés d’espionnage. En août, le chercheur français Laurent Vinatier spécialiste de l’espace post-soviétique et déjà condamné à une peine de prison avait de nouveau comparu devant la justice russe pour des accusations d’«espionnage». Il était employé sur le sol russe par le Centre pour le dialogue humanitaire, une ONG suisse qui fait de la médiation dans des conflits hors des circuits diplomatiques officiels, notamment s’agissant de l’Ukraine.