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Libération
Invasion russe

Washington et Londres promettent de répondre «d’urgence» aux demandes militaires de l’Ukraine

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont confirmé ce mercredi 11 septembre l’engagement de leurs pays en faveur d’une «victoire» de l’Ukraine. Ils ont notamment promis de répondre «d’urgence» aux demandes de Kyiv, qui réclame de pouvoir frapper le territoire russe en profondeur avec des missiles occidentaux.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken serre la main du Premier ministre ukrainien Denys Chmyhal au Cabinet des ministres à Kyiv, mercredi 11 septembre 2024 (Mark Schiefelbein/AP)
publié le 11 septembre 2024 à 21h17
(mis à jour le 11 septembre 2024 à 21h17)

La victoire de l’Ukraine dans sa guerre avec la Russie dépend «essentiellement» du soutien des Etats-Unis et de leurs alliés, a souligné Volodymyr Zelensky ce mercredi 11 septembre. En visite à Kyiv, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son homologue britannique David Lammy semblent avoir entendu l’appel du président ukrainien - dont les forces sont en difficulté sur le front de l’est du pays malgré une offensive surprise lancée début août dans la région russe de Koursk.

David Lammy a notamment annoncé que le Royaume-Uni allait livrer en 2024 «des centaines» de missiles antiaériens supplémentaires à l’Ukraine pour lui permettre de repousser l’armée russe : «Nous enverrons également des centaines de missiles de défense antiaérienne supplémentaires, des dizaines de milliers de munitions d’artillerie supplémentaires et davantage de véhicules blindés à l’Ukraine d’ici la fin de l’année», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Côté américain, Antony Blinken a annoncé une nouvelle aide économique de 717 millions de dollars à l’Ukraine : 325 millions de dollars pour l’énergie, ainsi qu’une aide humanitaire de 290 millions qui comprendra la fourniture d’eau potable et 102 millions pour les travaux de déminage.

Le secrétaire d’État aux Affaires étrangères britannique, dont le gouvernement travailliste en place depuis deux mois s’est engagé à rester l’un des principaux soutiens de l’Ukraine, a promis une aide jusqu’à la fin de cette guerre «d’agression et d’impérialisme russe». Il a par ailleurs réitéré l’engagement de son gouvernement à fournir une aide économique de 600 milliards de livres (710 millions d’euros) à Kyiv.

Le secrétaire d’Etat américain a également assuré que ce voyage à Kyiv montrait l’engagement de Washington et de Londres «en faveur de la victoire de l’Ukraine», lors d’une discussion avec le nouveau chef de la diplomatie ukrainienne Andriï Sybiha. Ce dernier a réclamé ce mercredi de lever «toute restriction» sur les frappes ukrainiennes contre les cibles militaires «légitimes» en Russie avec les armes américaines et britanniques. Pour faire face à l’avancée russe, Kyiv demande en effet l’autorisation de frapper plus loin des cibles russes, à l’aide des missiles longue portée qui lui ont été fournis par les Occidentaux. De son côté, Moscou est accusé d’avoir reçu des missiles balistiques d’Iran.

Des frappes en profondeur sur le territoire russe

En réponse, Antony Blinken a promis que les Etats-Unis travaillaient «d’urgence pour continuer à garantir que l’Ukraine dispose de ce dont elle a besoin pour se défendre efficacement». «Nous nous sommes ajustés et adaptés à l’évolution des besoins, à l’évolution du champ de bataille, et je ne doute pas que nous continuerons à le faire au fur et à mesure de l’évolution de la situation», a-t-il répété, ajoutant que le soutien des Etats-Unis «ne faiblira pas».

Jusqu’à présent, les pays occidentaux, dont les Etats-Unis, refusaient de donner leur feu vert à des frappes en profondeur sur le territoire russe, craignant une escalade pouvant mener à un conflit direct avec Moscou. Le Kremlin a de son côté averti mercredi que la Russie fournirait une réponse «appropriée» si l’Ukraine était autorisée à utiliser ces armes contre son territoire.

L’Ukraine a également appelé ses voisins à abattre les missiles et drones russes lorsqu’ils survolent l’ouest du pays, comme lors d’une récente frappe sur la ville de Lviv. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a par ailleurs dit vouloir présenter un «plan de victoire» aux Etats-Unis, avant l’élection présidentielle de novembre, qui risque de changer la donne pour Kyiv si le républicain Donald Trump l’emporte. Ce plan doit être dévoilé avant le deuxième sommet pour la paix en Ukraine attendu pour la fin de l’année et vise à «sérieusement renforcer l’Ukraine» de manière à «contraindre la Russie à mettre fin à la guerre», a-t-il précisé. Par ailleurs, l’Ukraine a reçu une bonne nouvelle financière mardi : le Fonds monétaire international (FMI) a annoncé un accord ouvrant la porte au déblocage d’une nouvelle tranche d’aide de 1,1 milliard de dollars.