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Libération
Etats-Unis

Washington : le tireur présumé du musée juif inculpé pour assassinats

Le suspect de l’attaque, Elias Rodriguez, 31 ans, avait crié «libérez la Palestine» lors de son arrestation. Donald Trump et Benyamin Nétanyahou ont tous deux dénoncé une agression antisémite.
L'immeuble de Chicago où vivait le suspect de la fusillade, jeudi 22 mai 2025. (Scott Olson/Getty Images. AFP)
publié le 23 mai 2025 à 7h19

L’homme identifié par la police comme Elias Rodriguez, 31 ans, a été inculpé jeudi 22 mai dans la soirée pour l’assassinat de deux employés de l’ambassade d’Israël près du musée juif de Washington. Un juge a ordonné son placement en détention et a fixé une nouvelle audience à la mi-juin. Mais la police fédérale, le FBI, considère cette attaque comme un acte de terrorisme, et des charges supplémentaires pourraient être retenues contre l’accusé.

L’attaque est survenue tard mercredi près du Capital Jewish Museum, situé en plein centre de Washington, non loin du Capitole et de la Maison Blanche. Le musée accueillait une réception d’une organisation juive. Le suspect, originaire de Chicago, aurait agi seul, a déclaré la ministre de la Justice Pam Bondi, en visitant le site.

L’ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis Yechiel Leiter a déclaré que les deux victimes étaient «un jeune couple sur le point de se fiancer». Les autorités israéliennes les ont identifiées comme étant Yaron Lischinsky, un Israélien - détenteur également d’un passeport allemand selon Berlin - et Sarah Lynn Milgrim, citoyenne américaine de confession juive.

Yaron Lischinsky était assistant de recherche à l’ambassade d’Israël, tandis que Sarah Lynn Milgrim travaillait dans le service de diplomatie publique, selon leurs profils LinkedIn.

«Je l’ai fait pour Gaza»

Selon le document d’accusation consulté par l’AFP, les images de vidéosurveillance du musée montrent le suspect se retournant pour tirer dans le dos des victimes, puis les achevant froidement une fois celles-ci tombées au sol. Les enquêteurs ont trouvé sur le lieu du crime au total 21 douilles d’un pistolet de calibre 9 millimètres.

Selon des témoins, le suspect a initialement été pris pour une victime par le personnel chargé de la sécurité, qui l’a fait entrer dans le musée. «Je suppose qu’ils pensaient qu’il était une victime. […] Ils l’ont fait asseoir. + Ça va ? Vous avez été blessé ? Que s’est-il passé ? + Et il a répondu + appelez les flics + !», a raconté un témoin.

Il aurait alors sorti un keffieh et dit «c’est moi qui l’ai fait, je l’ai fait pour Gaza», a déclaré un autre témoin. Sur une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, on voit un homme barbu s’écrier «Libérez, libérez la Palestine», avant d’être emmené.

Donald Trump et Benyamin Nétanyahou ont tous deux dénoncé une agression antisémite, le Premier ministre israélien donnant en outre l’ordre jeudi de renforcer la sécurité de toutes les représentations diplomatiques de son pays dans le monde.

Cette attaque a provoqué un accès de fièvre entre la France et Israël, dont le chef de la diplomatie a accusé des pays européens «d’inciter à la haine» en raison de leurs critiques de la guerre à Gaza, en proie à une situation humanitaire catastrophique. Des accusations rejetées avec force par Paris, dénonçant des «propos parfaitement outranciers et parfaitement injustifiés».

Depuis les attaques du 7 octobre 2023 du Hamas contre Israël et les ripostes israéliennes sur Gaza, les Etats-Unis ont connu une forte hausse des actes antisémites, dénoncée par les autorités.