Micros dissimulés, images de vidéosurveillance épiées et messages interceptés. Lundi, les avocates américaines de Julian Assange ont annoncé déposer plainte contre la CIA ainsi que son ancien directeur Mike Pompeo. Elles accusent l’agence de renseignement d’avoir espionné le fondateur de WikiLeaks, ainsi que ses conseils et des journalistes. Elle aurait notamment travaillé avec une entreprise de sécurité engagée par l’ambassade de l’Equateur à Londres, où Julian Assange s’était alors réfugié.
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Ce dernier risque en effet l’extradition de la Grande-Bretagne vers les Etats-Unis, où il est accusé d’avoir publié en 2010 des textes confidentiels diplomatiques portant sur les guerres en Afghanistan et en Irak. Selon l’avocat Robert Boyle, qui représente les plaignants, ces faits supposés d’espionnage signifient que le droit de Julian Assange à un procès équitable a «été entaché, sinon réduit à néant» car «le gouvernement connaît désormais le contenu de ces échanges» a-t-il dit à des journalistes. «Il devrait y avoir des sanctions, jusqu’au rejet de ces charges ou au retrait de la demande d’extradition, en réponse à ces activités si clairement inconstitutionnelles», a jugé Robert Boyle.
Mike Pompeo «était au courant»
La plainte a été déposée par les avocates Margaret Ratner Kunstler et Deborah Hrbek, ainsi que les journalistes américains Charles Glass et John Goetz. Ensemble, ils accusent le service de renseignement d’avoir violé leur droit constitutionnel à la protection des conversations privées. Dans leur viseur : la CIA, son ancien directeur et ex-secrétaire d’Etat Mike Pompeo, l’entreprise de sécurité Undercover Global et son président David Morales Guillen.
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Dans le détail, les plaignants affirment qu’Undercover Global, entreprise basée en Espagne, qui était sous contrat avec l’ambassade équatorienne, a pour le compte de la CIA récolté des informations sur les appareils électroniques des plaignants, notamment des échanges avec Julian Assange, et placé des microphones dans l’édifice, dont les enregistrements ainsi que les images de télésurveillance ont également été envoyés à l’agence américaine.
Mike Pompeo «était au courant et a approuvé» cette collecte d’informations, selon ce document judiciaire, qui précise qu’Undercover Global a été recruté par la CIA en 2017. Julian Assange a fait appel de la décision britannique d’accéder à la demande d’extradition aux Etats-Unis. Les chefs d’inculpation qui pèsent contre lui pourraient conduire à une peine d’emprisonnement allant jusqu’à 175 ans.