Tsahal assure l’avoir acculé «dans son bunker». Ce qui ne l’empêcherait pas, depuis les tunnels qui serpentent sous Gaza, d’être toujours celui qui donne le «la» dans les négociations autour des otages. Après tout, cette guerre, c’est la sienne, jusqu’au bout, pas celle des caciques du Hamas exilés dans leurs salons kitch à Doha. Depuis 2017, Yahya Sinwar est le chef du mouvement islamiste dans la bande de Gaza. L’homme qui, le 7 octobre, a ouvert un nouvel acte, d’ores et déjà le plus sanglant, de la tragédie israélo-palestinienne.
Mai 2018. A la sortie de l’enfilade de check-points, l’autocar affrété par le Hamas ronronne à l’arrêt. Il manque à l’appel le correspondant du New York Times : hors de question de commencer sans le retardataire. Une quarantaine de médias internationaux, dont Libération, ont été invités ce jour-là à un événement inédit dans un immeuble sans charme au centre de la ville de Gaza : une conférence de presse calibrée au millimètre de l’énigmatique Yahya Sinwar. En pleine opération de ripolinage, les huiles du Hamas ont distribué quantité de goodies (des écharpes aux couleurs de la Palestine et non, détail important, du vert scintillant du Hamas, des blocs-notes siglés et de suspicieuses clés USB). La promesse ? Une «conversation ouverte avec le leade