Avec ses yeux fureteurs et son petit museau, le grand hamster d'Alsace est un rongeur sympathique et sauvage, à ne pas confondre avec les hamsters domestiques qui s'épuisent dans des roues couinantes. Sous des airs bonnards et une robe tricolore (ventre noir, pattes blanches et dos beige roux), il ressemble à une variante du cochon d'Inde (20 cm pour 400 g), à une peluche vivante, à tout, sauf à une menace pour le pays. Pourtant, à cause de lui, la France frôle l'amende astronomique - 17 millions d'euros menace Bruxelles - pour s'être montrée incapable de le protéger. Le mammifère tombe en effet sous le coup de la convention de Berne, un texte relatif à la conservation de la vie sauvage et des milieux naturels en Europe. A cause du grand hamster, mais aussi du crapaud vert et de la tortue d'Hermann, le comité permanent de la convention a ouvert cette semaine un dossier contre Paris pour «manquement manifeste de résultats quant à la protection de l'espèce et de ses habitats». Dans un an, la France devra prouver qu'elle a obtenu des résultats. Car le grand hamster (Cricetus cricetus) n'est pas au mieux de sa forme. Il ne resterait que 600 individus. «La notion du nombre d'individus chez les rongeurs n'est pas forcément pertinente, vu leur rythme de reproduction, jusqu'à quinze petits par an», tempère Stéphane Giraud, du Groupe d'étude et de protection des mammifères d'Alsace (Gepma). «On retiendra plutôt la notion de densité puisque c'est un rongeur ter
Histoire
Le hamster qui valait 17 millions d'euros
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par Laure Noualhat
publié le 30 novembre 2007 à 1h47
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