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Histoire

«Julien ne supportait pas d'être là-bas»

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Le père de l'adolescent qui s'est suicidé dans sa cellule raconte.
publié le 9 février 2008 à 2h16

On dirait une chambre d'enfant. Un lit bateau en bois, un poster de Charlot au mur, un singe en peluche près de l'oreiller. Julien avait 16 ans. Il s'est pendu samedi 2 février, dans sa cellule de l'établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Meyzieu, près de Lyon (Libération de mardi). Il y était incarcéré depuis un mois et demi. Rachida Dati, en visite ce samedi dans cet EPM, a demandé une enquête administrative, pour comprendre les circonstances du drame. Le père de Julien aussi veut comprendre. Pourquoi son fils est mort dans cette prison, pourquoi il est resté incarcéré malgré plusieurs tentatives de suicide.

Julien, 16 ans depuis septembre, est né d'un père qui s'appelait Mohamed mais a changé pour Sébastien, et d'une mère fragile, partie lorsque l'enfant avait huit mois. Elle a voulu le revoir, lorsqu'il avait 9 ans, mais il a refusé, a sauté par la fenêtre le jour où elle est venue. Il vivait chez son père et sa belle-mère, avec ses quatre frères, dans une assez grande maison d'un lotissement de Montélimar. «Il ne parlait pas beaucoup, dit Sébastien, technicien en radio protection dans des centrales nucléaires. Il était moyen à l'école mais poli, respectueux. Il était gâté à la maison, il ne manquait de rien.» De rien sauf d'une mère.

Tentatives. Les actes de petite délinquance ont commencé voilà quatre ans, le père datant précisément la rupture. «En cinquième, raconte-t-il, il a fait une bêtise. Il a baissé son pantalon dans la cour. Le c