Tandis que l'ancien «Monsieur Propre» de New York, le gouverneur démocrate Eliot Spitzer, se retire de la vie publique dans la disgrâce, la call-girl qui a entraîné sa chute est devenue une célébrité instantanée. Des photos de la brunette tatouée de 22 ans, Ashley Alexandra Dupré, qui s'exhibait sur le Net comme beaucoup de jeunes de sa génération, circulent dans tous les médias. Son avocat est assailli de propositions : 1 million de dollars pour poser nue dans Hustler, et une somme non divulguée pour agrémenter les pages de Penthouse. Un bordel du Nevada lui propose un congé-travail régénérant. Une marque de vodka veut lancer une boisson inspirée de son look de sirène hip-hop couverte de bling-bling Vuitton.
Selon l'ancienne agente littéraire Lucianne Goldberg, Dupré, chanteuse amateur devenue prostituée pour le gratin new-yorkais, pourrait engranger «facilement 2 millions» si elle brisait le silence et vendait aux médias le récit de son rendez-vous clandestin avec le gouverneur marié, proche de Hillary Clinton, dans un hôtel ultrachic de Washington le 13 février dernier.
En cette veille de Saint-Valentin, les enquêteurs du FBI enregistrent des conversations entre la bookeuse de l'agence d'escorte Emperor's Club VIP et un régulier - «le client numéro 9» - qu'ils soupçonnent être Eliot Spitzer. Ce soir-là, les services de la call-girl «Kristen» dans la chambre 871 du Mayflower lui coûtent 4 300 dollars et, un mois plus tard, sa carrière politique :