De noptre correspondante à Amsterdam. Il y a peu, même la reine Beatrix avait adopté la cause animale en retirant de ses dîners le foie gras. Une décision royale motivée par les embarrassantes questions posées par le Parti des animaux, créé en 2006 et fort de deux sièges sur 150 au Parlement.
Aujourd'hui toutefois, difficile de savoir si la souveraine ferait de même. Longtemps écoutés, les activistes de la cause animale ont désormais mauvaise presse. Leurs méthodes, de plus en plus violentes, inquiètent le pays et les services secrets évoquent la radicalisation du mouvement.
Menaces aux familles. Les «visites à domicile» sont l'une des tactiques les plus répandues. Les militants font des descentes, le visage masqué, chez les employés de sociétés impliquées dans des expériences sur des animaux. Ils menacent les membres de leur famille et se livrent à des actes de vandalisme. Dernière illustration : le 15 avril, à la suite de menaces répétées, la petite ville de Venray a renoncé à investir 60 millions d'euros dans Sciencelink, un projet de parc industriel et scientifique. Parce que des entreprises y auraient pratiqué des tests sur des animaux de laboratoire, le Front de libération des animaux s'est déchaîné. Le promoteur immobilier s'est retiré du projet - censé créer 400 emplois - après que deux de ses directeurs ont retrouvé leurs maisons barbouillées de slogans. «Nous reviendrons, et pas avec de la peinture», ont fait savoir les militants. Egalement menacés, le maire