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Libération
Histoire

Justice stresse la toile

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publié le 12 mai 2008 à 3h25

Provocation, dénonciation de l'image de la banlieue véhiculée par les médias ou pub involontaire pour le FN ? Stress, le dernier clip de Romain Gavras (fils du cinéaste Costa-Gavras) pour le groupe Justice provoque sur le Net ce genre de commentaires. Et son contraire. En français, en anglais, en polonais. Douze jours après sa mise en ligne, la vidéo de Stress compte déjà un million de visites entre MySpace, YouTube et DailyMotion. C'est beaucoup. C'est international. Mais qu'y a-t-il de si extraordinaire dans ces images pas vues à la télé (aucune diffusion sur le canal hertzien) ?

Dépouille. Avec un réalisme reprenant l'esthétique de la Haine (Mathieu Kassovitz, 1995), ce court métrage produit par la boîte Kourtrajmé, spécialisée dans le genre social urbain, suit de la banlieue à ses extérieurs la virée d'une dizaine de «cailles» pas franchement cools. Au gré, la «bande» tabasse, dépouille et brûle tout ce qui se présente à elle : le tenancier de bistrot, la petite vieille, la veuve et l'orphelin, tout le petit monde de la France de TF1, jusqu'à se finir sur un autoradio diffusant un hit du groupe Justice en question, Dance.

Difficile pour l'heure d'affirmer que cette vidéo remportera les bravos du clip Dance. Récompensé en novembre dernier à Munich par un MTV Award, il montrait, dans un jeu hyperinventif de lettrages sur tee-shirts, deux silhouettes sans visage évoluer de boîte en soirée - soit Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, les deux mem