Les corps des trois jeunes gens ont été retrouvés dans une décharge. Mutilés et criblés de balles. Assassinés dans une favela de Rio par un gang rival, auquel ils avaient été livrés quasiment pieds et poings liés par des militaires chargés, en principe, de la sécurité du quartier. Ce nouveau drame secoue un Brésil depuis longtemps blasé par la violence : au surlendemain des faits, 300 habitants de la favela de Providência sont descendus jusqu'au quartier général de l'armée, à Rio, pour lancer des pierres contre les soldats aux cris d'«assassins». Par la voix du ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, le gouvernement Lula a dû présenter officiellement ses excuses aux familles de trois jeunes gens «exécutés». Les onze militaires impliqués, dont trois ont avoué les faits, ont été arrêtés et mis en examen, mais les caïds de la drogue responsables des assassinats courent toujours.
«Manque de respect». Tout avait commencé samedi dernier à l'aube. David Wilson Florêncio da Silva, Wellington Gonzaga da Costa Ferreira et Marcos Paulo Rodrigues Campos, 24, 19 et 17 ans, rentrent chez eux à la favela Providência. A l'entrée du bidonville, une patrouille de militaires les contrôle. Les jeunes gens protestent. Ils sont arrêtés pour «manque de respect» et emmenés aussitôt à la caserne. Sur place, le capitaine de permanence ordonne qu'ils soient relâchés. Mais le lieutenant chargé de l'unité en poste à Providência en décide autrement et veut leur infliger une «corre