Le Mont Saint-Michel célèbre son 1300e anniversaire, la Bretagne crachine, la ministre passe en coup de vent. Dans un brouhaha moqueur, une dame au cheveu court se débat avec une sono défectueuse. Le cénacle bruisse, c'est qui ? c'est qui ? Eh bien, c'est Isabelle Lemesle, la nouvelle présidente du Centre des monuments nationaux. Une nomination passée en catimini d'une inconnue du monde culturel. Le Centre est pourtant une institution importante, qui emploie 1500 personnes et gère une centaine de cathédrales, châteaux ou monuments comme l'abbaye du Mont, le Panthéon ou l'Arc de Triomphe. Une institution appelée à affronter une mutation importante avec la décentralisation. A 46 ans, Isabelle Lemesle a remplacé Christophe Vallet, dont l'action a été saluée unanimement. Il a su redonner confiance à un «organisme déboussolé», selon l'expression d'un rapport sénatorial. En 2002, son prédécesseur, issu du cabinet de Jack Lang, avait dû démissionner après les révélations de Libération sur sa gestion arbitraire.
«Vulgarité». Née dans l'ombre de Chirac à la ville de Paris, la carrière d'Isabelle Lemesle se résume au chantier du quai Branly, qu'elle a dirigé cinq ans. Jusqu'à ce que, de guerre lasse, le président de l'établissement obtienne, en 2003, sa «promotion»au Conseil d'Etat.
Le quai Branly, un chantier pharaonique qui a englouti 290 millions d'euros. Mais aussi une des pires dérives pointées dans un récent rapport de la Cour des comptes. Ouvert en 2006, le musée es