Intérim à Jérusalem. «J'ai commis des erreurs», a humblement reconnu Ehud Olmert, la mine défaite, lors de son allocution télévisée de mercredi soir destinée à annoncer sa prochaine démission. Il n'a pas précisé lesquelles. Se disant fier de son bilan et innocent de toute concussion, le Premier ministre songeait sans doute aux bévues stratégiques qui l'ont précipité dans cette impasse. Car cette fois, bien que familier des coups fourrés et doué d'un art consommé pour la survie politique, il n'a pas su esquiver les attaques. Ni celles de sa ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, qui brigue sa place, ni celles d'un parquet, qui a poursuivi sans relâche son enquête sur le fait qu'il ait bénéficié, à titre personnel, de pots de vin versés par un homme d'affaires américain. Juste retour de bâton estiment les commentateurs israéliens : sa baraka n'avait que trop duré.
Car, comme disait Coluche, Ehud Olmert a surtout eu la chance d'arriver «premier à un concours de circonstances». Vice-Premier ministre au moment de l'accident cérébral d'Ariel Sharon, en janvier 2006, ce politicien, terne mais ambitieux, se retrouve soudain propulsé à la tête du pays, avant de remporter de justesse les élections grâce à l'aura de Sharon. Aujourd'hui, après trente et un mois d'un règne durant lequel il n'a cessé d'être contesté par les siens et boudé par l'opinion, il quitte piteusement le devant de la scène.
Surenchère. Longtemps, le grand public a ignoré Ehud Olmert. Né en 1945