C'est le couple symbole de la dernière campagne du mouvement des Amoureux au ban public. Des collectifs mobilisés un peu partout en France «pour le droit des couples mixtes à vivre en famille». Ali et Fabienne ont même posé pour l'affiche, diffusée à 40 000 exemplaires. On la voit de dos, les deux pieds fermement accrochés au sol. Elle tient son homme par les poignets et il semble flotter dans les airs, comme dans un tableau de Chagall.
Ali est Pakistanais, Fabienne, Française. Ils se sont mariés en juillet, mais le préfet du Rhône veut expulser Ali, car il doute de la sincérité de leur union. Et le tribunal administratif de Lyon lui a donné raison, hier. Ali est arrivée du Pakistan en juillet 2001. Il était international de handball et a profité du visa de court séjour touristique, accordé à l'occasion d'un tournoi en Italie, pour entrer en France. Et y rester. Il avait 19 ans, voulait travailler. Il s'est marié une première fois, en octobre 2004, avec une Française. Il a alors obtenu une carte de séjour renouvelable et ils ont vécu ensemble pendant deux ans. Il travaillait sur les toits, comme étancheur. Puis leur union a commencé à battre de l'aile et, le 23 décembre 2006, il a rencontré Fabienne, dans une fête. Ils avaient vingt ans d'écart, ont rigolé ensemble, beaucoup parlé, échangé leurs numéros, et se sont revus. Elle raconte qu'au départ, elle était méfiante, se demandait s'il ne cherchait pas à la «marier pour avoir des papiers». Puis elle a été rassurée. Il