Le très rigoureux et un poil conservateur Office britannique de classification des films (BBFC) vient d'accorder un bon de sortie à l'édition uncut de Caligula en DVD, trente ans après le bide retentissant récolté par le film. Il faut dire que la version en salles, faiblarde et désordonnée, était loin du torrent érotique promis par les affiches racoleuses. Par la suite, les autorités se sont toujours refusées à laisser sortir le film accompagné des scènes les plus torrides.
Avec ce DVD, les Britanniques auront droit à pas moins d'une heure supplémentaire de film, heure exclusivement nourrie des fameuses scènes porno qui avaient disparu lors de l'exploitation en salles. Ils pourront ainsi satisfaire une curiosité bien compréhensible puisqu'un porno, un vrai, se déroulant dans les décors fantasmagoriques d'un péplum à gros budget, et dont la distribution est constellée de stars, la chose n'est pas courante. Mais ce n'est pas le seul mystère du film (dont une version «hard» a déjà été distribuée en France en DVD en 2003 chez Metropolitan) dont l'histoire du tournage a suscité l'émoi de deux générations d'amateurs du genre et les délices des cinéphiles.
Flambeur. Le premier malentendu tient à son producteur lui-même, Bob Guccione. Né à Brooklyn en 1930, glandeur émérite, copain de beuverie de Burroughs époque Tanger, ce fils d'immigré italien se lance dans les affaires en 1965 en publiant le magazine coquin Penthouse, pour concurrencer Playboy. Il lance