C'était le 5 juillet 2005. Dans les travées du grand hall du Cnit, à la Défense, la délégation de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) ruminait sa défaite. Son candidat, Yvon Jacob, venait d'être battu à plate couture par Laurence Parisot, élue pour cinq ans à la présidence du Medef.
Trois ans ont passé. La présidente de l'organisation patronale a clôturé vendredi la 10e université d'été du Medef, ouverte mercredi sur le campus de l'Ecole polytechnique à Palaiseau (Essonne). A mi-mandat, Laurence Parisot a enfin la haute main sur l'appareil du Medef, ce qui était loin d'être le cas en 2005. L'affaire de la caisse noire de l'UIMM lui a permis de placer des personnes de confiance à tous les postes clés. Dernier en date, celui du directeur général du Medef, où Pierre-Henri Ricaud, un ancien d'EADS, vient de remplacer Jacques Creyssel, débarqué en juillet.
Tonitruantes.«Ces messieurs» de l'UIMM, comme elle a qualifié le 8 mars les anciens dirigeants de la fédération patronale de la métallurgie, n'en sont toujours pas revenus. Laurence Parisot était pour eux un véritable ovni. D'abord, c'était une femme, dans un monde d'homme. Et une communicante, dans un milieu où l'on préfère les jeux de coulisses aux déclarations tonitruantes. PDG de l'institut de sondage Ifop, elle se posait en défenseure des petites entreprises et du secteur des services, alors que l'UIMM incarnait la grande industrie. Enfin, elle semblait ne rien connaître des pratiques de lobbyin