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Libération

Prise de guerre

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publié le 4 septembre 2008 à 4h51

Après l'embuscade militaire, l'embuscade médiatique. Les talibans sont bien à l'offensive contre la France et ils ont compris que la guerre se gagnait aussi sur le terrain de la communication. Deux semaines après l'affrontement au cours duquel dix soldats français ont trouvé la mort en Afghanistan, les insurgés qui ont attaqué les Français avaient donné rendez-vous, lundi 1er septembre, à un journaliste et une photographe travaillant pour Paris Match.

L'hebdomadaire publie aujourd'hui un long reportage de dix pages consacré à cette rencontre. Elle a eu lieu dans la province de Laghman, voisine de la vallée d'Uzbin, théâtre de l'attaque du 18 août. La photo la plus spectaculaire (voir ci-dessus) montre un taliban équipé de pied en cape avec l'équipement dérobé aux paras français tués : casque lourd, lunettes antipoussière, treillis, gilet pare-balles et fusil d'assaut Famas. Une autre photo montre des talibans arborant d'autres «trophées», comme un autre Famas ou une radio.

«Cela semble cohérent avec l'analyse que nous faisons des événements», assure-t-on à l'état-major des armées, alors que les milieux du renseignement ne doutent pas de la réalité de cette mise en scène talibane. Car il s'agit bien d'une mise en scène dont ont profité le journaliste Eric de Lavarène et la photographe Véronique de Viguerie, tous deux bons connaisseurs de la région qu'ils couvrent depuis plusieurs années.

Montre. L'attaque contre les paras du 8e RPIMa a suscité une très forte