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Libération
Portrait

Un cruel Américain à Paris

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Le journaliste qui avait annoncé «la mort de la culture française» dans le magazine Time revient à la charge avec un livre.
publié le 24 septembre 2008 à 22h27

C'est peu dire que Donald Morrison a été surpris, en décembre, des vives réactions suscitées par son article annonçant La mort de la culture française (ce titre apocalyptique n'était pas de lui), sujet affiché en couverture de l'édition européenne du magazine Time. Le journaliste américain, installé à Paris depuis quelques années, n'avait pas anticipé qu'il se retrouverait étincelle sur une plaine éminemment inflammable. Car l'embrasement fut immédiat : la délicieuse douleur infligée à l'amour-propre français, touché dans ce qu'il a de plus sensible, nourrit deux ou trois semaines d'un débat ardent. Un éditeur plus rapide que les autres sauta sur le criminel pour lui demander une version longue de son enquête. Le résultat est un livre qui sort cette semaine chez Denoël sous le titre plus prudent de Que reste-t-il de la culture française ? (1), accompagné d'un texte d'Antoine Compagnon, prof à l'université Columbia de New York et au Collège de France, qui n'est d'ailleurs guère plus tendre dans son analyse du déclin français.

«Le roi est nu». Morrison n'était pas mécontent de revenir sur le sujet. «Alors que les réactions à mon article s'accumulaient, ses failles me sautaient aux yeux», observe-t-il. Il revient donc à la charge avec plus d'arguments, de chiffres et ce qu'il faut d'humour. Mais, dans le fond, l'essentiel était déjà dit : le rayonnement culturel français à l'étranger n'est plus exactement aveuglant. Si le pays a encore pour lui des m

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