Un jour, le jeune Erik Tegnér nous a juré que «non», il ne voulait pas «tout faire pour se faire virer de LR». Et qu'il ne voulait pas de responsabilités au sein du Rassemblement national. S'il l'a dit à des proches, c'était «pour rire». On l'a cru. De même qu'on a cru (non) que si Tegnér a invité Sébastien Chenu et des identitaires à sa soirée de lancement de (fausse) campagne pour la présidence des jeunes de son parti, en 2018, et organisé un dîner entre des LR et Marion Maréchal, en 2019, c'était pour faire avancer le débat. La fameuse «union des droites», tout ça. Preuve : entre-temps, le jeune homme aurait refusé plusieurs postes au RN, au moins un d'assistant parlementaire d'«un important député» – Sébastien Chenu – et un autre de candidat aux régionales, «dans la foulée». Ce qui n'est pas n'importe quoi. Il le dit. On le croit.
Mais au sein du parti d'extrême droite, on raconte autre chose. Il y a quelques mois, un peu avant les européennes, Erik Tegnér a demandé à rencontrer un haut cadre du RN, qu'il sait proche de Marine Le Pen, pour lui demander «une opportunité». En gros, une place sur la liste. Mais l'homme n'en avait pas sous le coude. Refus. A la place, il lui a dit : «Il y aura d'autres élections, il y aura d'autres choses, les municipales… Tu as toute ta place. Si on travaille, si les militants le veulent, on obtient des responsabilités.» Mais Tegnér a, à son tour, décliné. Pas le temps, pas assez grand : «Avec l'union des droites, je ne peux pas faire de local, je mène un combat national.» Dommage pour le RN. «Il a du potentiel, mais à être trop opportuniste, on se retrouve dans l'impasse», commente-t-on aujourd'hui au sein du parti. En ajoutant ceci : «Oh, il finira par venir.» On parie ?
(Extrait de «Chez Pol», notre newsletter politique quotidienne réservée aux abonnés)