C'est la presse qui a fourni un quart de l'effectif des visiteurs de la journée portes ouvertes, ce mardi, de l'Institut supérieur de sciences économiques et politiques (Issep), l'«école» privée de Marion Maréchal, inaugurée (sans nous) vendredi à Lyon. Aux côtés d'une quinzaine de quidams, une petite demi-douzaine de journalistes ont pu passer la porte du 56 rue Denuzière, dans le quartier de Confluence. Incognito, car ce n'était «pas le moment des médias», a fait savoir un membre du conseil d'administration.
Un jeune collègue, paré de ses beaux mocassins «pour que ça passe encore mieux», raconte : «A 9h55, la grille était toujours fermée [l'ouverture était annoncée à 9 heures, ndlr]. Puis on a été accueillis par Patrick Louis [coprésident du conseil scientifique, professeur à Lyon-III et secrétaire général du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers] et d'autres membres du personnel. On a dû s'inscrire sur une feuille de présence. Après, c'était un peu le bazar, à toi d'aller voir les intervenants, c'était juste une discussion, il n'y a pas eu de visite des locaux.»
Hormis les infiltrés, le gros du contingent réunissait des fans de Maréchal, absente. Agnès, 19 ans, est venue de Carpentras, le fief de l'ex-députée FN de Vaucluse, avec sa mère, «pour en savoir plus que ce qu'on trouve sur Internet». La jeune femme envisage de suivre le cursus de formation continue en parallèle de sa licence de philosophie. «C'est partout pareil, je cherche une autre vision, c'est bien de s'ouvrir au changement», estime celle qui se reconnaît «plutôt du côté du FN» et trouve le parcours de Marion Maréchal «assez brillant». La mère opine : elle non plus «n'a personnellement pas de problème» avec le parti d'extrême droite, devenu le Rassemblement national.
«Un certain charisme»
«On a eu un accueil très courtois, mais j'aurais voulu plus de détails sur la formation, c'était plutôt une prise de contact», considère Olivier, bientôt 50 ans. Fonctionnaire, «mais brillant» selon l'ami qui l'accompagne, il a un temps milité au sein de mouvements nationalistes locaux. Lui aussi se pâme pour Maréchal, qui a «énormément de mérite, un certain charisme, pas comme Marine Le Pen qui fait un peu années 80, un peu vintage et son père qui est toujours dans la guerre d'Algérie». Peu avant le déjeuner, un homme vient demander à la collègue de l'AFP de partir. Il n'indique que son prénom et dit «donner un coup de main pour les relations presse». Le gentil bénévole s'appelle Antoine Mellies, conseiller régional du Rassemblement national.
Matthieu (1), 22 ans, étudiant en master maths-éco et «sympathisant de la droite identitaire», attiré par «la réputation de Marion Maréchal», loue «une communauté beaucoup plus ouverte ici qu'à Sciences-Po ou Lyon-II [la fac de sciences humaines, ndlr], qui ne sont pas des facs tolérantes, où on se sent méprisé». Et, souligne-t-il, «les présidents de l'Issep l'ont bien dit, il y aura des personnes de tous bords, des travailleurs, des étudiants, et même des chômeurs. Ils ont aussi dit qu'il n'y aura aucune discrimination sur le choix des étudiants, aucune barrière sociale ou raciale».
(1) Le prénom a été changé.