Les conseillers municipaux soucieux de leur devoir civique ne
quitteront pas leurs terres d'élection ce week-end: dimanche matin, ceux d'Ile-de-France se réuniront pour désigner les «grands électeurs», lesquels éliront à leur tour les sénateurs de la région le 24 septembre.
L'élection des sénateurs semble avoir été imaginée par un professeur Nimbus à qui on aurait donné pour consigne de rendre la chose incompréhensible. Le Sénat se compose de 321 sénateurs élus pour neuf ans, renouvelables par tiers tous les trois ans. En 1995, c'est au tour de la troisième série de départements tirés au sort, dits la «série C»: 28 dont les 8 de la région capitale. Particularité francilienne: l'élection a lieu partout au scrutin majoritaire à deux tours... sauf en Ile-de-France où elle se fait à la proportionnelle.
Mais la complexité du système tient surtout à la procédure du vote: chaque département se voit attribuer un nombre de sénateurs théoriquement proportionnel à sa population, en réalité plus ou moins aberrant. (12 sièges pour Paris, 4 pour le Val-d'Oise).Un collège de «délégués» (les grands électeurs) les élit. Qui sont ces grands électeurs? D'abord, tous les députés, conseillers généraux et conseillers régionaux du département. Et les représentants des conseils municipaux, selon la taille de la commune. Les communes de moins de 500 habitants ont droit à un grand électeur (généralement le maire); entre 500 et 1.499 habitants, 3 délégués; jusqu'à 2.499 habitants, 5 délégués. Mille habi