Les élus opposés à la construction de deux pistes supplémentaires à
Roissy devraient se montrer raisonnables. Et, s'ils se bouchaient les oreilles, ce serait encore mieux apprécié du gouvernement. Voilà, en substance, ce qu'ont retenu la plupart des maires du Val-d'Oise, invités par Pierre Breuil, directeur de cabinet du ministre des Transports, à participer à une réunion d'information sur l'extension de l'aéroport Charles-de-Gaulle.
«Il s'agit d'une affaire nationale importante. C'est un véritable poumon de richesse qui dépasse le Val-d'Oise et la région Ile-de-France, a déclaré Pierre Breuil. Je vous demande de faire dans vos actions la part des choses, de penser à l'intérêt national.» Exit, donc, les 350.000 habitants du Val-d'Oise qui souffriraient déjà des nuisances aériennes? «Nous sommes dans un contexte de concurrence. Ou bien on baisse les bras et nous régresserons, ou l'on essaie de se maintenir à notre rang», explique le directeur de cabinet de Bernard Pons.
Loin de calmer les esprits, il semble que le gouvernement les ait plutôt échauffés en décrivant le projet comme un «enjeu national», nécessitant le «civisme» des élus. Françoise Lefebvre, maire (non inscrit) d'Epiais-les-Louvres, petite commune située dans l'axe des pistes, a violemment pris à partie le représentant du ministre des Transports: «A vous entendre, il faudrait que l'on dise à nos riverains que l'aéroport, c'est bien!» Marie-Claude Beaudeau, sénateur PC, est également sortie de ses gonds: «Vous faite