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Libération

Argenteuil casse sa dalle dressée de tours. Le grand projet urbain va totalement remodeler l'architecture inhumaine du Val d'Argent.

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publié le 17 juillet 1996 à 8h07

Le grand projet urbain d'Argenteuil (Val-d'Oise) condamne

spectaculairement l'époque des grands ensembles conçus par des urbanistes des années 60, enfants chéris de la crise du logement, qui ont voulu conjuguer social et tout-béton. 800 millions de francs vont être injectés dans le quartier du Val d'Argent-Nord pour réparer les dégâts d'un urbanisme salué en son temps: aujourd'hui synonyme d'insécurité et de mal-vivre, la dalle du Val d'Argent-Nord (4 hectares) a été primée en 1968 à l'exposition universelle d'Osaka, au Japon.

Vingt-huit ans plus tard, l'Etat, en paraphant au côté de la municipalité la convention du grand projet urbain (GPU), signe son arrêt de mort. Elle sera en partie cassée dès 1997. «On a connu une pensée de merde, dénonce Roland Castro, architecte du GPU. Au début, on n'a pas vu ses effets pervers, car les gens venus habiter dans ces ensembles ont découvert de grands appartements avec séjour, alors qu'ils quittaient des logements minuscules et insalubres. La prise de conscience a été lente. Puis, les premiers habitants sont partis et les offices HLM ont casé tous leurs cas sociaux.»

Dictature de la ligne droite. Le grand projet urbain d'Argenteuil concerne le Val d'Argent, quartier issu de deux ZUP réalisées entre 1960 et 1970. Situées au nord de la ville, et séparées du centre par la voie de chemin de fer, elles couvrent une superficie de cent vingt hectares. 28.000 personnes y habitent. «C'est un quartier aussi important qu'une ville de province. Si le