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Libération

Le maire de Franconville s'attaque à la presse locale

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publié le 2 novembre 1996 à 1h46

Francis Delattre, député-maire UDF de Franconville (Val-d'Oise),

inquiété par l'affaire Pacary, suit les conseils qu'on lui donne. Et particulièrement ceux de Jacques Toubon lui suggérant d'intenter des actions en justice. Jeudi, le parlementaire du Val-d'Oise assignait en référé La Gazette du Val-d'Oise, hebdomadaire d'information locale, après la parution d'un article dans son édition de mercredi, titré: «Six millions de francs de "bakchich auraient été versés pour le marché de la gare.» La veille de l'audience, Francis Delattre avait exprimé le désir de monter à la tribune de l'Assemblée nationale pour clamer son «droit à la présomption d'innocence». Un droit selon lui malmené par les médias, depuis que son domicile et sa résidence secondaire ont été perquisitionnés par le juge Edith Boizette. L'élu, qui n'a pas été mis en examen ni entendu par le juge, a dénoncé «un type de journaliste, enquêteur, justicier», et stigmatisé les «fuites organisées à partir de sources proches de l'enquête». Dans sa réponse, le ministre de la Justice a expliqué que «la présomption d'innocence peut être protégée par l'utilisation du code pénal (plainte en diffamation) et par de nouvelles dispositions du code civil qui permettent d'obtenir réparation».

Apparemment convaincu, Francis Delattre envoyait le lendemain un huissier apporter une assignation en référé au rédacteur en chef de La Gazette du Val-d'Oise. Jeudi, l'élu ne s'est pas déplacé jusqu'au tribunal de Pontoise. Son directeur de cabin