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Enghien mise sur les machines à sous. Pour sortir de la crise, le casino et la ville demandent une autorisation d'exploitation.

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publié le 6 décembre 1996 à 3h26

Les Franciliens pourraient bientôt ne plus avoir à faire 250

kilomètres pour aller dépenser leurs pièces de deux ou dix francs dans les machines à sous de la côte normande. Le casino d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), déjà en situation de monopole en Ile-de-France, a l'intention de déposer une demande d'exploitation d'appareils automatiques de jeux de hasard auprès du ministère de l'Intérieur. Le groupe Barrière, qui exploite aujourd'hui 42 tables de jeu à Enghien, mise sur 300 «bandits manchots» pour relancer son établissement francilien à bout de souffle.

Le conseil municipal vient de donner son accord, sans pour autant se prononcer sur le nombre de machines. «Il convenait d'autoriser clairement l'installation de machines à sous à cause de la situation dégradée du casino», explique Philippe Sueur, maire divers droite d'Enghien-les-Bains. En mars dernier, Philippe Quentin, directeur du casino, affirmait que son entreprise était au bord du dépôt de bilan. «Ce n'est pas du chantage. La situation est grave», déclare-t-il encore aujourd'hui. Pour faire passer la pilule des machines à sous auprès de ses électeurs, le maire d'Enghien-les-Bains fait vibrer la corde sensible: «Si le casino devait fermer, il faudrait trouver 24 millions . Cela reviendrait à doubler les impôts locaux.»

Cette année, l'établissement a perdu 5 millions de francs. Un trou dans les finances en partie consécutif au RDS, l'impôt Sécu que le gouvernement a décidé d'étendre au produit des jeux. A Enghien-les-Bai