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Libération

Le livre au chevet de Goussainville . Le projet d'un bouquiniste pourrait réveiller le vieux pays, muré depuis vingt ans.

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publié le 30 décembre 1996 à 2h17

Depuis la construction de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle, le

vieux pays de Goussainville (Val-d'Oise) est plongé dans un long sommeil. En vingt ans, pas un prince charmant ne s'est penché sur le vieux centre historique pour le sortir de sa torpeur. Le village offre toujours un spectacle de désolation: des maisons murées recroquevillées autour d'une église du XVIe (Libération du 26 janvier 1995). Dans le ciel, les avions décollent et atterrissent bruyamment toutes les six minutes. Après deux décennies d'agonie, le village pourrait reprendre vie. «Des initiatives voient le jour, et la municipalité comme Aéroports de Paris sont prêts à les soutenir», affirme Michel Toumazet, le maire PCF.

Pari.Le projet le plus abouti est celui de Philippe Ferry, un bouquiniste d'Auvers-sur-Oise. Il a signé une convention pour l'ouverture, le 7 mars, d'une librairie de bouquins d'occasion dans une grande bâtisse plantée au milieu de maisons de ville abandonnées. «C'est une première librairie. Je rêve de faire du vieux pays un village du livre», explique-t-il. L'homme aime les paris. Surtout les plus fous. Ancien haut fonctionnaire à la Caisse des dépôts, il a tout plaqué au début des années 1990 pour s'installer à Auvers-sur-Oise et laisser libre cours à sa passion pour les livres anciens. Son affaire tourne bien. Les clients viennent autant pour les bouquins que pour le personnage. Philippe Ferry les accueille en bleu de travail dans sa «caverne aux livres», un hangar désaffecté de la gare