Argenteuil bat des records. Première ville du Val-d'Oise avec un
budget de 800 millions de francs pour 100 000 habitants, elle est en passe de devenir l'une des communes les plus endettées. «Au train où vont les choses, il faudra soixante-six ans pour espérer rembourser la dette. Les Argenteuillais vont payer pendant plusieurs générations», ironise Georges Mothron, le député RPR de la circonscription. Manuel Valls, maire adjoint socialiste, enfonce le clou: «L'endettement 1997 représentera près de 1 milliard, c'est plus que le budget lui-même.»
A droite, comme désormais à gauche, on critique sans retenue la gestion de Robert Montdargent, l'ancien maire communiste. Même Roger Ouvrard, son successeur et ancien maire adjoint, a pris ses distances. Il faut dire que, depuis que la chambre régionale des comptes a rendu ses observations définitives sur les budgets des exercices 1989 à 1994, il est difficile de nier la réalité: Argenteuil a vécu au-dessus de ses moyens. Le rapport a été rendu public lundi soir, en conseil municipal. Les magistrats notent une forte tendance à l'emprunt pour financer, au final, des investissements jugés mal maîtrisés. Ainsi, l'hôtel de ville, qui ne devait être réalisé que pour 65 millions de francs hors taxes, a finalement coûté au contribuable 109 millions HT. «La réalisation de ce projet, intervenu à un moment où la ville connaissait déjà des difficultés financières, a contribué à les aggraver», observe la chambre régionale des comptes. «Ce rappor