Faites vos jeux" rien ne va plus! Jamais la formule n'aura autant
collé à la peau du casino d'Enghien-les-Bains (Val-d'Oise), le seul existant en Ile-de-France, depuis que les croupiers ont mis sur le tapis leurs revendications salariales. Inquiets de l'arrivée des machines à sous (Libération du 6 décembre 1996), certains exigent de toucher 100% de leurs pourboires, contre 75% actuellement. La première montée d'adrénaline remonte au début de l'année. La direction décide alors de licencier la quarantaine d'employés des jeux qui l'avait envoyée devant les prud'hommes pour obtenir les 100%. «Je leur ai proposé une rémunération indexée sur le nombre de machines à sous. Une garantie unique en France. J'ai signé cet accord avec la CFDT et la CGC, indique Philippe Quentin, directeur du casino. FO et la CGT voulaient 100% des pourboires. Il n'en était pas question.»
Le patron du casino a donc licencié les croupiers frondeurs. Le 27 février, emmenés par leurs syndicats CGT et FO, ils retiennent leur PDG au siège parisien de la Fédération patronale des casinos de France. Ils réclament des négociations pour leur réintégration. Et tout ce petit monde se retrouve au commissariat: les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir reçu des coups. «Nous n'avons pas touché Philippe Quentin, assure Alain Magurno, délégué FO. Il a lancé une chaise sur l'un des employés et l'a blessé. Il a eu une incapacité temporaire de travail (ITT) de dix jours.»
Philippe Quentin, directeur du casino, dément et