Menu
Libération

Femmes au bord de la crise de chefs. Salaires, cadences, harcèlement: les employées de Servair se révoltent.

Article réservé aux abonnés
publié le 12 mars 1997 à 23h27

Depuis un mois, les responsables syndicaux CGT et CFDT prêtent

dorénavant plus d'attention au personnel féminin des usines de montage Servair, spécialiste du plateau repas en transport aérien, installé sur la plate-forme aéroportuaire de Roissy. Objet de tant d'attention: la révolte d'une poignée de femmes, début février. «Elles ont été au départ d'un conflit qui aura duré trois semaines», explique Zoran, délégué CGT.

«Notre mouvement n'est que suspendu, précise Céline, déléguée CFDT. Nous dénonçons les disparités de salaires. Il peut y avoir des différences de 300 à 1 200 F pour une qualification et un travail identique.». A quoi s'ajoute «des conditions de travail particulièrement difficiles». Et la jeune femme d'énumérer les cadences, les poids trop lourds: «La loi autorise les femmes à porter 25 kilos. La dernière fois, on a pesé un bac de porcelaine: 48 kilos!» Ces employées auraient également à souffrir des chutes de température en restauration froide. «La température est tombée un jour à cinq degrés. Elle est normalement de douze degrés», lance Brigitte, non syndiquée. Une jeune femme brune, qui préfère garder l'anonymat, renchérit: «On travaille en doudoune. J'ai les mains violettes quand je sors de mon service.»

«J'ai subi ce qu'elles font pendant des années. Ce sont des femmes qui ne s'économisent pas. Elles ont droit au respect», lance une mère de famille, la cinquantaine. «Respect», le mot est lâché. Le mouvement des femmes vise aussi à dénoncer l'attitude de certai