Le jour de la super cagnotte du loto, alors que les Français se
pressaient dans les bar-tabacs, des croupiers du casino d'Enghien-les-bains (Val-d'Oise) allaient, eux, tenter leur chance... aux prud'hommes de Montmorency. Ces employés des jeux, qui exigent d'être désormais rémunérés à hauteur de 100% des pourboires contre 75% actuellement (Libération du 11 mars 1997), réclament chacun, au groupe Barrière, entre 750000 et 2,5 millions de francs. Des sommes qui doivent laisser rêveur le gratteur de la Française des Jeux, mais qui correspondent à une revendication d'une partie de la profession. «L'article 147-1 du code du travail dit que les pourboires doivent être reversés intégralement au personnel en contact direct avec la clientèle», précise Maître Caji-Nicolau, avocat des croupiers. Et d'affirmer qu'il existe une jurisprudence: «Depuis un arrêt de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, de mai 1996, le paiement des 100% est intervenu au Rhul (à Nice).» Les croupiers frondeurs d'Enghien, une cinquantaine au total, ont été licenciés. La direction du groupe Barrière conteste la validité juridique de leur action, considérant que la rémunération est régie par un accord d'entreprise en règle avec la législation sur les jeux. «Les 160 autres employés des jeux ne réclament pas les 100%. Ils ont adhéré à l'accord signé avec la CFDT et la CGC», explique maître Gagnepain, avocat du groupe Barrière.
L'affaire risque de coûter cher au casino francilien. «Si on gagne, d'autres vont nous suivr