L’un de vos projets solaires se construit avec Enercoop Pays de la Loire et Alter Energies. Pourquoi ce choix et comment ce partenariat a-t-il vu le jour ?
Comme beaucoup de territoires, en effet, nous nous sommes fixés des objectifs à la fois d’économies d’énergie et de production, notamment en substituant les énergies fossiles par des énergies renouvelables, avec un «panier» de filières possibles. Nous nous sommes ainsi dotés d’un schéma directeur et de plans climat‑énergie territoriaux pour avoir des objectifs clairs. Pour chaque filière, nous avons donc évalué nos potentiels, plus particulièrement sur le patrimoine public. L’enjeu était d’identifier où il est pertinent d’utiliser ces espaces pour produire des énergies renouvelables sans aller sur des terrains à vocation agricole ou de biodiversité. Avec nos partenaires départementaux, nous avons donc réalisé un atlas des emplacements où de petits parcs solaires peuvent s’implanter au sol avec un impact environnemental minimal. Des développeurs se sont ainsi intéressés à nous mais nous avions une condition sine qua non : que la collectivité puisse être partie prenante de la gouvernance et du capital. C’est dans cette logique de coopération qu’Enercoop Pays de la Loire est intervenu en tant que partenaire capable de structurer un montage incluant les acteurs publics et citoyens. L’objectif : permettre à chacun de devenir copropriétaire du parc, de participer aux décisions et de garantir une véritable appropriation locale du projet.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur le projet que vous menez avec Enercoop Pays de la Loire et Alter Energies ?
Il s’implante sur une ancienne station d’épuration, qui fonctionnait par lagunage et qui avait été désaffectée. Une fois les lagunes comblées, le terrain ne présentait plus
aucun usage, ni visée agricole, ni enjeu de biodiversité. Il correspondait donc parfaitement à nos attentes : implanter une centrale sur un espace sans concurrence de fonctions et sans artificialisation supplémentaire des sols. Cette petite centrale pourra produire environ un quart de la consommation électrique de la commune, hors chauffage. Elle couvrira donc l’éclairage et les usages électroménagers. En parallèle, nous avons aussi installé une petite ombrière photovoltaïque sur un parking communal, qui permet d’assurer 5 à 10 % de production supplémentaire. En ajoutant les panneaux sur certains bâtiments, on estime qu’on atteint près de la moitié de notre consommation produite localement.
Quel rôle peuvent jouer les habitant·es dans ce type de projet ?
La structure est prévue pour être ouverte à la participation citoyenne, sous forme de coopérative. C’est un modèle qui permet à toutes celles et ceux qui le souhaitent de devenir propriétaires d’une petite partie du parc, en prenant des parts. Cela leur donne un droit de regard sur la gestion de l’installation et c’est une manière de redonner du pouvoir d’agir, en s’appropriant localement les questions énergétiques. Évidemment, il y a toujours un noyau de personnes plus engagées que d’autres, qui vont servir de relais et de moteur. Sur ce projet local, des habitant·es ont d’ailleurs commencé à se regrouper, avec l’aide de l’association Alisée, pour former un collectif citoyen. Celui-ci s’est constitué en parallèle du montage de la centrale. C’est une dynamique nouvelle pour notre territoire. Saint-Augustin-des-Bois est une commune de 1300 habitant·es, donc la mobilisation se fait à petite échelle mais la dynamique est vraiment en train de prendre. Par ailleurs, avec Enercoop Pays de la Loire à la manœuvre, sur un format clé en main, tout devient plus simple et nous avons des garanties !
Certains projets d’énergies renouvelables rencontrent de fortes oppositions. Ce n’est pas votre cas ?
Non, justement car nous ne sommes ni dans une logique d’installation industrielle déconnectée du territoire, ni dans une utopie inaccessible. C’est un projet à taille humaine, avec une gouvernance claire et transparente. Les citoyen·nes savent où va leur argent, comment le parc est géré, et peuvent y prendre part. C’est aussi une façon de montrer que les énergies renouvelables ne sont pas l’apanage de grands groupes ou d’initiatives floues. C’est une question de cohérence locale. En outre, la collectivité organise des réunions publiques et met à disposition toute l’information nécessaire afin que chacun puisse comprendre le projet, même s’il ne souhaite pas s’y impliquer directement. La transparence est essentielle.
Où en est le projet actuellement et quelle est la suite envisagée ?
Le lancement du chantier est prévu pour septembre, avec une inauguration symbolique à cette occasion. À moyen terme, l’enjeu est aussi de changer de dimension. Jusque-là, les projets d’énergies renouvelables sur le territoire ont surtout été réalisés de façon opportuniste, en fonction des terrains disponibles ou des possibilités techniques. Désormais, l’objectif est de passer à une logique de programmation, avec une gouvernance à plusieurs niveaux : communes, intercommunalité, citoyen·nes, entreprises. Cela suppose aussi de répondre à de nouveaux défis, comme le stockage de l’électricité, pour accompagner le développement des projets et leur complémentarité.
Êtes-vous fière de ce que vous avez accompli jusqu’ici ?
Oui. Sur la transition énergétique, je suis fière. J’ai repris une commune surendettée, donc sans capacité d’investir. Nous avons pourtant contribué à créer des modèles d’accès à l’investissement et de transition. Par exemple, pour l’école, nous ne pouvions pas changer la chaudière au départ. Avec les structures publiques (dont la structure départementale), nous avons monté un modèle : la commune achète l’énergie, et aujourd’hui l’école est chauffée au bois. La mairie le sera dès la prochaine saison. Nous avançons sur les économies d’énergie et sommes commune expérimentale pour tester des modèles de pilotage à distance du chauffage électrique dans les bâtiments associatifs. Il reste à faire, mais je pense que nous aurons réalisé les deux tiers de ce qu’on peut faire, au stade technologique actuel. Globalement, nous avons bien avancé. Le mandat de maire, c’est le maire et son conseil municipal, en définitive, cela s’apparente à un collectif citoyen ! Je ferai, à la place où je suis, tout ce que je peux pour contribuer à nous passer des énergies fossiles.
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