Ces dernières années, le train de nuit avait posé un genou à terre, quasi éradiqué par ceux à grande vitesse. La lenteur du rail nocturne ne correspondait plus à nos vies ultrarapides et à cette volonté chronophage de ne jamais avoir un train de retard. C’était oublier l’attachement jamais démenti des Français pour ce mode de transport, aventure à faible coût qui débute dès la préparation du casse-croûte à domicile.
Il y a encore un an, on ne dénombrait plus que deux lignes de train naviguant la nuit sur le territoire français. L’une d’elles relie Paris à Briançon, la seconde file vers le sud-ouest et trois destinations finales : Rodez, Cerbère et Latour-de-Carol. Ce ferroviaire nocturne a toujours eu son lot d’aficionados que les ronflements du voisin de couchette ne réfrénaient pas. Le voilà ragaillardi à la faveur d’un élan écologique qui a tendance à se généraliser, comme le constate l’un des fins connaisseurs du voyage : Philippe Gloaguen, directeur historique des Guides du routard. «On est en plein dans la tendance, confirme-t-il. Il y a une vraie volonté de voyager en train, on le sent dans le courrier des lecteurs, énorme et récent. Ils se renseignent sur les lignes car ils ont compris que c’était l’un des moyens de transport les moins polluants. L’engouement est massif, car notre lectorat est très sensible à l’écologie.» La SNCF constate elle-même «un effet