A la calanque de Sugiton, aux abords de Marseille, résonne une mélodie presque symphonique. Les cigales chantent en chœur, le mistral souffle sur le bois sec, les vagues creusent la roche et, régulièrement, un bruit résonne depuis les falaises : celui des plongeons.
Le cliff jumping est un sport extrême dont la pratique a grimpé en flèche ces derniers mois, propulsée par la force des réseaux sociaux. S’il est difficile de lui prêter une date de naissance, quelque 600 000 publications le mentionnent désormais sur Instagram. Sur ces vidéos qui cumulent des millions de vues, les protagonistes sont souvent les mêmes : des ados ou des jeunes adultes, tous masculins.
En vacances à Marseille, Hugo et Nicolas ne dérogent pas à la règle. Méduses aux pieds, ces deux Toulousains de 26 ans escaladent tant bien que mal l’un des rochers de la calanque, tapissé par de la mousse. «On saute tous les ans mais peut-être un peu plus cette année», avoue le premier, cheveux longs, tatoué de la tête aux pieds. «J’ai vu plein de mecs faire du Døds [plongeon de la mort, n