De parole de pêcheurs, l’écume est un bon spot. Les poissons viennent se loger dans cette eau oxygénée par la houle, ignorant le bouchon et son hameçon qui flottent dans le courant. Or Aziz, Hamza et Daly ne s’évertuent pas à chercher les bulles de mer, démontée ce matin-là. Ce qui les préoccupe, c’est la force des vagues. Il ne faudrait pas que le fil vienne s’emmêler entre les rochers. Le trio est loin d’être pro. Les trois copains se sont mis à la pêche pendant la crise sanitaire. Avec le chômage partiel et l’interdiction des sports collectifs, avec le couvre-feu et l’annulation des soirées, ces vingtenaires se retrouvent désormais autour d’une canne à pêche. S’asseoir face à la mer toute la journée, c’est profiter du grand air, élargir sa vision jusqu’à l’horizon et retrouver l’insouciance du monde d’avant.
Au bout d’une pointe, sur les rochers instables du cap de Nice, ils se sont mis à trois pour installer la ligne. Aziz n’est «pas doué pour les fils», Hamza «n’aime pas toucher les appâts». Alors c’est Daly qui est à la manœuvre. Il est le premier à s’être lancé dans cette pêche de bord de mer, qui ne nécessite ni permis ni matériel onéreux. On trouve des cannes à pêche pour 30 euros, des appâts pour moins de 5 euros. Daly a commencé en juin, un inconnu rencontré sur la plage lui a tout appris. «A cause du confinement, je ne travaille plus. J’étais seul et stressé. Je suis même allé à l’hôpital, dit ce coiffeur de 23 ans. Avec la pêche, il y a qu