Depuis la pandémie de Covid, la capitale prend des airs de villes méditerranéennes les beaux jours venus. Sur la plupart des places, des terrasses éphémères apparaissent et créent une atmosphère joyeuse, donnant l’impression que Paris est, vraiment, une fête. D’ordinaire, les terrasses ont la permission de 22 heures, mais cet été grâce aux Jeux olympiques et paralympiques, elles pourront accueillir des clients jusqu’à minuit, a annoncé lundi 18 mars la mairie. Les bars pourront rester ouverts aussi les nuits des cérémonies d’ouverture et de clôture.
A lire aussi
Réglementées en 2021 après la crise sanitaire du Covid, pendant laquelle les bars parisiens pouvaient étendre leur terrasse sur les trottoirs ou places de stationnement sur simple déclaration afin de compenser les pertes liées au confinement, les terrasses éphémères, devenues estivales, sont environ 3 000 dans la capitale. Cet été, «dans le cadre des JOP (Jeux olympiques et paralympiques)», les heureux élus bénéficieront d’une «dérogation exceptionnelle» pour servir deux heures de plus, «à compter du 1er juillet 2024 et jusqu’à la fin des JOP», a confirmé la mairie.
«Les terrasses participent de la régulation de l’espace nocturne»
Depuis 2021, le nouveau règlement des terrasses a suscité la joie des consommateurs mais a fait l’objet de critiques de riverains et d’élus, notamment certains alliés écologistes d’Anne Hidalgo, en raison des débordements de bars ne respectant ni les horaires ni les emplacements. Et cette nouvelle annonce n’a pas manqué de les faire réagir.
«Madame la Maire, vous avez choisi votre camp : soutien sans faille aux intérêts des bistrots et mépris de la santé des riverains», s’émeuvent dans un communiqué commun le collectif Droit au Sommeil, le réseau Vivre Paris – qui fédère des associations de quartier — et l’association Pour une ville souhaitable. Elles annoncent quitter le Conseil de la nuit, une instance de concertation qui accompagne la mairie dans sa régulation du secteur.
L’adjoint (EE-LV) à la vie nocturne Frédéric Hocquard les appelle «à revenir» et «assume» le choix «convivial et festif» de la mairie. «Les terrasses participent de la régulation de l’espace nocturne» et «les villes sans terrasses sont des endroits dans lesquels il y a moins de sécurité», fait-il aussi valoir, soulignant «l’augmentation, entre 2022 et 2023, de 20 % des fermetures administratives» dans la capitale. «Paris va être magnifique, ne partez pas de Paris, ce serait une connerie !» a lancé récemment Anne Hidalgo, inquiète que les Parisiens fuient la ville au moment des épreuves sportives. Cette mesure en convaincra peut-être quelques-uns de rester.
Mis à jour : mardi 19 mars à 17h30 avec la réaction d’associations de riverains.