Le quartier est à moitié résidentiel. Mais en poussant le portail qui délimite le terrain de la Ferme florale urbaine de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne) un jeudi pluvieux, on découvre un tout autre décor. Soit un alignement de petites parcelles, certaines encore en friche, d’autres abondamment fleuries, desservies en leur centre par une allée herbeuse. «Sur le plateau des Lilas, il y avait de très nombreux maraîchers et horticulteurs avant guerre, notamment des forceurs de lilas», commente le maître des lieux, Félix Romain, au beau milieu des amarantes, cosmos, centaurées, dahlias et autres tournesols encore en fleur fin septembre.
Reportage
La démarche de l’horticulteur, diplômé de l’Ecole du Breuil, et de son équipe (deux salariées) n’a rien à voir avec celle de son voisin direct, producteur de chrysanthèmes en pots et sous serre, dont on voit les bâches par-dessus le mur de séparation. Installé depuis près de deux ans sur un bout de terrain du parc des Lilas, propriété du département autrefois communiste, après avoir remporté un appel à projet, le cultivateur produit ici, selon les préceptes de l’agroécologie, des fleurs coupées, cultivées et cueillies à la main, puis livrées à vélo à des fleuristes parisiens (Atelier Ko, Désirée, Fioretti…).
«Opacité de la filière»
«On veut montrer qu’il est possible de faire une fleur la plus clean possible<