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Polémique

Adeptes de faux bébés «reborn» : «Je sais que je ne suis pas une vraie mère»

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Les collectionneuses de ces poupées plus vraies que nature sont violemment prises à partie sur les réseaux, où elles se mettent en scène. Les adeptes, à qui on reproche notamment d’occuper l’espace public, dénoncent un déferlement de haine injustifiée et défendent un jeu «inoffensif».

Les «reborn» sont des poupées ultraréalistes qui ressemblent à s’y méprendre à des nourrissons. (Nelson Almeida/AFP)
Par
Jeanne Hatier
Publié le 30/08/2025 à 14h53

Sur TikTok, la crèche de Thérèse a tout d’une vraie : poussettes, berceaux, vêtements taille bébé à la pelle… Pourtant, il s’agit d’une mise en scène. La Nordiste de 56 ans est une adepte des «reborn», ces poupées ultraréalistes qui ressemblent à s’y méprendre à des nourrissons. La quinquagénaire «assouvi[t] son désir de jouer» sur la plateforme, une passion qui ne laisse pas les internautes indifférents : les nombreux commentaires sous ses vidéos sont majoritairement des insultes. Les «reborneuses», comme elles se font appeler, sont fustigées. Poussettes dans le bus, files d’attente prioritaires… Ces femmes occuperaient l’espace public à la place des vraies mères. Derrière ce reproche, injustifié selon elles, le phénomène fascine, et le réalisme extrême des poupées suscite un certain malaise, avec leurs veines peintes à la main et leurs cheveux implantés un par un.

Opportunités financières

Accessoire de cinéma ou outil thérapeutique, les origines des reborn ne sont pas claires. Les «reborneuses», celles qui «font renaître» des poupées en les peignant existent depuis les années 90. Si la pratique est arrivée en Europe dans les années 2000, TikTok semble faire effet loupe. Les vidéos mettant en scène des reborns se multiplient, dans des mises en scène