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Anorexie : mais que fait la police des réseaux ?

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Le cas de l’Américaine Eugenia Cooney, youtubeuse et personnalité aux centaines de milliers d’abonnés sur Instagram, Twitch ou TikTok, laisse perplexe sur certains arbitrages rendus par les plateformes.
Extrait de l'Instagram d'Eugenia Cooney. Omniprésente sur les réseaux sociaux depuis 2011, elle compte quasiment 700 000 abonnés sur Instagram, 2,3 millions sur TikTok, 2,14 millions sur YouTube…
publié le 28 septembre 2023 à 8h51

Eugenia Cooney a fait irruption sur mon fil Instagram il y a quelques jours, par un «reel» où elle danse. Sans doute parce que les algorithmes m’ont vite fichée comme kiffeuse de chorés. Mais là, pas d’effet feel good. Plutôt d’effroi. Cette jeune femme américaine de 29 ans qui se déhanche, ravie, sur Single Ladies de Beyoncé, en body noir, collants résille et hauts talons, est à l’évidence gravement anorexique. A se demander comment elle tient encore debout. Son profil sur la plateforme, qui abonde en photos similaires, le confirme à un point affolant. Sachant qu’Eugenia Cooney souligne, par ses tenues et son maquillage, sa maigreur extrême.

Alors, une option est possible : se dire qu’après tout, si ça lui fait plaisir, libre à elle, quand bien même la morbidité de ses posts est palpable, et les images difficilement soutenables. Mais ceux qui les «likent» ou qui suivent Eugenia Cooney sont (très) nombreux. Omniprésente sur les réseaux sociaux depuis 2011, elle compte quasiment 700 000 abonnés sur Instagram, 2,3 millions sur TikTok, 2,14 millions sur Youtube… Qu’il s’agisse de «pro-ana» (favorables à l’anorexie) ou de curieux dont on peut interroger l’appétence (de voir quelqu’un en grand danger documenter sa vie), n’y change rien : la femme cadavérique qui danse a un public,