C’est vendredi soir. Les caissons de basse font vibrer de l’électro à plein volume, un tas de gens dansent, rigolent, boivent, fument. Il pourrait être 3 heures du matin dans une boîte techno parisienne. Mais il est 18 h 30. Organisé par la ville de Paris, le bal de l’amour est une soirée gratuite où DJ, drag-queens et autres icônes LGBTQ+ viennent célébrer l’amour sur scène. Pour sa troisième édition, le raout a quitté le prestige de l’hôtel de ville pour la place de la Bastille. Une boule à facettes la surplombe, pendue au bout d’une grue en plein soleil.
«C’est un avant-goût de l’été et de la pride», résume Marine, venue avec ses deux enfants en bas âge. Depuis leur naissance, la jeune graphiste a dû mettre de côté «le monde de la night». «C’est chouette d’y revenir et de profiter de l’ambiance», se réjouit-elle. Elle ne pourra pas venir à la Marche des fiertés, prévue le 28 juin prochain à Paris, temps fort qui réunit chaque année des dizaines de milliers de personnes. Deux autres enfants la frôlent en courant. Ce sont ceux d’Eve, mère en couple gay comme Marine, toutes les deux venues «avec l’idée de célébrer et de montrer qu’on est des familles comme les autres». C’est le but du bal de l’amour, selon