Tatouée jusque sous le menton de motifs géométriques, Aude Carbone a la silhouette d’une guerrière corsetée dans la trame de mandalas protecteurs. Agée de 36 ans, toujours vêtue de noir, cette sérigraphe basée en Auvergne publie en éditions limitées des livres d’art remplis d’images aux couleurs électriques. Quand elle ne publie pas les travaux d’autres artistes (Denis Grrr, Blexbolex, Amandine Urruty, Thomas Ott, etc.), elle se consacre à ses propres images qui seront exposées du 14 décembre au 20 janvier à l’espace d’art HumuS de Lausanne, en Suisse.
L'épisode précédent
L’exposition s’intitule «Faune intestine», par allusion aux tourments qui rongent de l’intérieur les humains en général, Aude Carbone en particulier. D’une extrême sophistication, son univers visuel «fouille les viscères» de choses «vécues» (dixit le dossier de presse), transposées dans des scènes oniriques proches de la hantise. «Chez moi, les souvenirs se traduisent en images, explique-t-elle à Libération. Mon travail de graphiste s’appuie presque tout entier sur un journal intime dont la matière se constitue autant de mots que de motifs graphiques. Car je dessine mes expériences. Ou plutôt… mes expériences m’apparaissent comme des visions. Toutes ces choses que j’ai pu vivre sont transcrites en paraboles étranges.»
De l’église à la ZAD
Son travail, on le devine, s’a