Menu
Libération
Garde-robe

Aux JO de Tokyo, les tenues des skateurs brûlent les planches

Jeux Olympiques de Tokyo 2021dossier
L’équipementier américain Nike et l’artiste néerlandais Piet Parra signent les tenues officielles des compétiteurs de skate-board, discipline qui figure pour la première fois aux Jeux olympiques. Alors qu’elle devait être commercialisée avant le début des épreuves, la collection n’est toujours pas disponible.
L'étasunienne Mariah Duran sur le parcours olympique, le 26 juillet 2021. (Toby Melville/REUTERS)
publié le 27 juillet 2021 à 7h56

A seulement 13 ans, la Japonaise Momiji Nishiya a été sacrée ce lundi championne olympique de skateboard, un jour après son compatriote Yuto Horigome, devenu dimanche le premier champion olympique de l’histoire de la discipline. Alors que c’est la première fois que cette pratique figure au programme des Jeux olympiques, les tenues arborées par les skateurs français, japonais, américains et brésiliens ont été remarquées. Signés Nike SB, en collaboration avec l’illustrateur néerlandais Piet Parra, les maillots des skateurs étaient plus divers que les uniformes qui habillent d’habitude les athlètes : chaque sportif pouvait choisir sa tenue, pas forcément à l’exact identique de celle des autres membres de son équipe.

«Paysages abstraits»

Aux JO 2021, la garde-robe des skateurs était donc faite de vêtements amples et colorés, qu’ils pouvaient sélectionner à leur guise et selon leur style préféré. «J’ai choisi de représenter des paysages abstraits, composés d’éléments, de formes et de couleurs associés aux différents pays», a expliqué l’artiste Piet Parra. «J’avais envie que cette esthétique soit originale mais pas trop poussive. Le dernier truc que je voulais, c’était de voir les skateurs porter un imprimé qui va dans tous les sens et les aurait distraits, a-t-il encore dit. Je voudrais plutôt qu’ils soient bien dans leurs habits et se sentent aussi naturels que possible, alors même que des millions de personnes les regardent.»

Chaque coupe de maillot national s’inspire d’un habit de sport lié au pays en question : le polo de tennis pour la France, le maillot de baseball pour le Japon, le maillot de basket pour les Etats-Unis et le maillot football pour le Brésil. En regardant de plus près, on pourra déceler dans les motifs un autre clin d’œil à chaque pays, sous forme d’oiseau : un coq pour la France, une grue pour le Japon, un aigle pour les Etats-Unis et un toucan pour le Brésil.

Etat d’esprit d’origine

Des tricks improvisés sur des rebords de mobilier urbain aux projecteurs des Jeux olympiques, le skate est sorti de l’underground. Aux côtés du surf et de l’escalade, la pratique qui fut un jour associée à la marginalité a rejoint les rangs de la compétition sportive centenaire cette année, sur décision du Comité international olympique (CIO), qui espère ainsi en rajeunir l’audience. Particulièrement scrutées, ces tenues officielles accompagnent une forme d’institutionnalisation du skate tout en affichant une volonté de ne pas trop s’éloigner de l’état d’esprit d’origine de la pratique, essentiellement urbaine. Jusqu’ici, en l’absence d’uniforme dédié, les amateurs skatent souvent en t-shirt et pantalon plus ou moins larges.

Ces premières tenues officielles essaimeront-elles dans les skate-parcs et dans les rues ? Nike avait promis de commercialiser sa collection Parra x Nike SB Tokyo Olympics avant le début des épreuves olympiques : dès le 17 juillet au sein d’une sélection de magasins spécialisés dans les accessoires de skate-board et à partir du 20 juillet sur Nike Store. Mais à l’heure où nous écrivons ces lignes, seule une paire de chaussures de la série figure sur la boutique en ligne de la marque à la virgule. Ce n’est pas la première fois que Nike accuse un retard de livraison : déjà après la victoire des Bleus lors de la Coupe du monde de football 2018, les maillots deux étoiles ont mis plusieurs mois à être disponibles en boutique, au grand dam des supporters de l’équipe de France.