Menu
Libération
Les 400 culs

Avant Tinder ou Meetic, l’histoire (secrète) des agences de rencontre

Article réservé aux abonnés
Blog Les 400 culsdossier
Dans «Pas sérieux s’abstenir», la spécialiste des vies intimes, Claire-Lise Gaillard, retrace l’histoire des officines qui travaillaient dans l’ombre et dans l’opprobre, bien avant les applis de rencontres que l’on connaît aujourd’hui..
Au XIXe siècle, on soupçonne les intermédiaires en mariage d’être l’équivalent d’escrocs ou de profiteurs. (Severine Scaglia/Libération)
par Agnès Giard et collage Severine Scaglia
publié le 3 février 2024 à 9h00

Le marché de la rencontre est longtemps resté illégitime, marqué du sceau de l’infamie. Du Courrier de l’hymen dans les années 1790 au Chasseur français (qui revendique 4,5 millions de naissances), cette histoire cachée sort aujourd’hui de l’ombre à la faveur d’une recherche doctorale enfin publiée en version grand-public. Dans Pas sérieux s’abstenir (CNRS éditions), l’historienne Claire-Lise Gaillard explore les coulisses de la «quête au bon parti».

En France, cela commence par une tentative d’assassinat. En 1803, un inconnu armé de deux revolvers demande audience à l’empereur Napoléon d’un air si exalté qu’on l’arrête immédiatement. Son nom : Claude Villiaume. Après trois ans de détention, l’homme se reconvertit en «agent d’affaires», c’est-à-dire qu’il se charge de mettre en relation des domestiques, des secrétaires ou des vendeuses sans travail avec des employeurs. Pourquoi ne pas également «placer» des dames seules auprès de potentiels époux ? La profession d’agent ayant mauvaise réputation, et pour se distinguer de la concurrence, Claude Villiaume a une idée de génie : dans les années 1810, il propose des «mariages par affiches», en faisant publier des petites annonces dans la presse afin de caser non seulement les chômeurs, mais les cœurs.

Dernier épisode des 400 culs

Trouver un mari comme on trouverait un emploi ? L’idée choque autant qu’elle amuse. Claude Villiaume devient une des pers