Menu
Libération
Les 400 culs

«B-hind», le plug-in anal

Exposée au festival Arse Elektronika, l’œuvre de l’artiste Dani Ploeger est présentée tel un prototype de plug anal permettant de diriger des robots à distance. Une expérience corporelle engagée qui interroge la pollution et la surenchère de l’industrie high-tech.

L'idée de Dani Ploeger part d’un constat : la plupart des commandes à distance reposent sur des écrans tactiles ou des capteurs de voix. (Dani Ploeger)
Publié le 09/09/2023 à 9h44

Le mot anglais arse signifie «cul». En clin d’œil au célèbre Ars Electronica, le festival Arse Elektronica – organisé depuis seize ans par Monochrom, un groupe de créateurs et philosophes autrichiens – s’offre comme la vitrine grinçante et érotique des nouvelles technologies. Cette année, le festival se déroule à Linz (Autriche) du 7 au 10 septembre, trois jours durant lesquels, parmi bien d’autres artistes numériques, Dani Ploeger exposera un outil connecté inédit permettant de télé-opérer un robot… par impulsions anales.

Né aux Pays-Bas, âgé de 41 ans, Dani Ploeger répond à nos questions avec un plaisir non (dis) simulé. Son œuvre intitulée B-hind, «Derrière», met sur le «devant» des possibilités d’interactions nouvelles entre l’humain et la machine. «Le système d’interface révolutionnaire fonctionne grâce à des électrodes adaptées au sphincter», explique-t-il, détournant le vocabulaire du marketing high-tech avec un sourire narquois.

Son idée part d’un constat : la plupart des commandes à distance reposent sur des écrans tactiles ou des capteurs de voix. Pourquoi ne pas leur substituer un système transmettant les signaux électriques produits en contractant le rectum ? Une contraction anale : le robot avance. Deux contractions : le robot recule. Trois contractions : le robot s’éteint.

Une «expérience corporelle holistique»

«B-hind <