Ce dimanche 5 mai, à l’heure du brunch, le local du salon de tatouage Maison Python à Paris (XIXe) nargue la morosité ambiante charriée par un ciel ombrageux. L’endroit accueille pour le week-end Afroderm, «la première convention de tatouage à l’attention des personnes à carnation foncée et métisse». Dans cette ruche bourdonnante, les machines à tatouer butinent l’épiderme de clients tout sourire. La sono crache un r’n’b mielleux. La foule s’entasse autour de la dizaine de tables occupées par des artistes tatoueurs. Les looks sont décontractés mais recherchés. Les tatouages mis en avant par des débardeurs, tee-shirts, jupes fendues font planer dans l’air un parfum de sensualité.
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Isahia, 21 ans, promène son torse bombé. Les regards convergent sur sa charpente en relief. Sûr de ses atouts, il se reluque devant un miroir avec deux pochoirs posés sur les flancs, qui lui permettent de visualiser l’emplacement des pièces qu’il souhaite réaliser. «J’étais venu la veille parce que j’avais l’idée de me tatouer les pecs, mais je vais finalement me faire deux tatouages sur les côtes. Ce sont des anges avec des têtes de démon, j’aime bien cet univers un peu dark.» Dans un contexte généralisé de sous-représentation des peaux foncées, il a pour la première fois l’embarras du choix. Il dit : «Quand on est noir, on doit faire un travail de recherche plus fastidieux pour trouver des propositions de dessins sur des carnations