Dans les coulisses de la Comédie-Française, une formation inattendue vole la vedette aux fameux costumes d’époque bichonnés par les couturières. Tous les regards convergent vers la maîtresse de cérémonie, vêtue d’un chemisier en dentelle blanche et d’un jean brut taille haute. «Le cheveu crépu a un capital emmêlement important mais il ne fait pas de nœud pour autant», détaille Ghana Elin avec un ton légèrement professoral. La fondatrice des Ateliers crépus, à l’afro arrondie et impeccable, propose une gamme des soins capillaires et des formations aux professionnels du secteur pour permettre l’inclusion de ces cheveux encore boudés par la majorité des salons hexagonaux.
L’entrepreneuse de 29 ans a déjà conquis plusieurs institutions, comme l’Opéra de Paris. Ce jour-là à la Comédie-Française, elle forme trois salariés du théâtre national située au cœur du Palais-Royal. Elle est venue accompagnée des modèles du jour : Léonie, 24 ans, et Carole, 32 ans. Cette dernière a l’honneur de se faire coiffer par Fabrice et Lucie. Le binôme travaille dans l’institution culturelle depuis six ans. «On est en train de lui faire ce qu’on appelle une “curly cut”. C’est une coupe arrondie ronde typée années 1970», détaille Lucie, cheveux frisés attachés. Bon élève, Fabrice, coupe courte et tee-shirt gris tombant sur des bras tatoués, enchaîne doctement : «Travailler les cheveux crépus c’est avant tout un travail d’hydratation et d’assouplissement avant de pouvoir passer au coiff