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Enquête

Copies de parfums de luxe : le bon marché des «dupes»

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Ecoulées à des prix dérisoires dans les enseignes de hard discount, encensées sur les réseaux sociaux, les imitations plus ou moins convaincantes de célèbres fragrances cartonnent et interrogent le modèle économique des grandes maisons de parfumerie.
Les «dupes» sont vendus dix à vingt fois moins cher que les originaux qu’ils imitent. (Véronique Pêcheux/Libération)
par Constance Vilanova et photo Véronique Pêcheux
publié le 9 novembre 2024 à 12h43
(mis à jour le 12 novembre 2024 à 11h57)

«Ils n’ont plus celui de maman !!! Je prends quoi ?» Accroupie sur le carrelage, téléphone dans la main droite, la cliente fouille dans les quelques flacons estampillés Figenzi. Des emballages cartonnés rose poudré, blanc et or aux noms glamours : Amazing Life, Ma Richesse ou Deux Chic. Le tout à des prix compris entre 1 et 4 euros. Dans ce magasin Action du XIXe arrondissement parisien, le rayon parfums et cosmétiques a été dévalisé. On parvient tout de même à sauver quelques fioles. Deuxième étape du voyage olfactif : Normal, un autre multimarques ultradiscount. Les devantures de cette entreprise danoise et son vert criard fleurissent en France depuis 2019. A l’intérieur : des produits alimentaires, ménagers et surtout des parfums très peu chers, Her Choice, Charisme ou Sweet Woman.

Comme chez son concurrent Action, Normal tente de se la jouer chic à la parisienne. Les yeux rivés sur leur smartphone, les clientes font défiler des vidéos TikTok pour dénicher l’équivalent de leur parfum de grande maison à moindre coût. De notre côté, on en achète une dizaine pour essayer. Bienvenue dans le monde des «dupes», mot transparent en anglais qui signifie donc une tromperie, un leurre. En cosmétique, les dupes désignent des parfums ou du maquillage qui copient les grandes marques. Sur les réseaux soci