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Témoignage

Discriminations capillaires : «Crépus ? Comment ça ? Non, non, on ne sait pas faire !»

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Porteurs de cheveux roux, texturés ou locksés… Ils font l’expérience des discriminations au quotidien et tentent d’apporter des solutions. Dans le deuxième épisode de notre série de témoignages, la consultante en mode Daba Diokhané, 34 ans, labellise des salons de coiffures multitextures.

«Les problèmes ont commencé lorsque j’ai arrêté le défrisage pour porter mes cheveux au naturel.» (Montage Libération/Getty Images)
Publié le 29/03/2024 à 4h48

Se moquer des personnes rousses ou blondes, discriminer les coupes afros, contraindre une salariée à faire un brushing pour paraître «plus professionnelle»…, ces comportements pourraient être bientôt interdits. L’Assemblée nationale a en effet voté ce jeudi 28 mars, une proposition de loi contre la «discrimination capillaire». Même si son utilité suscite des réserves et malgré les sérieux doutes émis par de nombreux juristes, le texte porté par le député Liot Olivier Serva, qui vise à mieux quantifier et sensibiliser sur les discriminations liées à la longueur, la couleur ou la texture des cheveux, est en route pour le Sénat. A cette occasion, Libération donne la parole à des personnes victimes de cette forme de discrimination.

«J’ai grandi près de Laval, dans un petit village de 400 habitants. Nous étions la seule famille noire du coin. Très tôt, j’ai fait l’expérience de la différence. Elle s’est accentuée au collège et au lycée. Je voyais mes amies aux cheveux lisses se rendre chez le coiffeur. Moi, je n’y allais jamais. Pas par manque d’envie, mais parce que je savais que ces espaces m’étaient refusés.

«Une fois arrivée à Paris, les problèmes ont commencé lorsque j’ai arrêté le défrisage pour porter mes cheveux au naturel en 2018. J’ai v